
Donnant-donnant, le crédit Lombard est un prêt garanti par le nantissement d'un dépôt de titres : actions, obligations, placement monétaire, etc.
Il permet à une entreprise d’améliorer sa marge de manœuvre financière en optimisant le rendement de son dépôt-titres.
Le montant maximum du crédit est modulé en fonction de la valeur des actifs nantis, de la solvabilité de l'emprunteur et du niveau de sécurité des titres gagés.
Crédit Lombard : caractéristiques et utilité
Le crédit Lombard s'adresse à des investisseurs avertis à qui il procure une marge de manœuvre financière en contrepartie du nantissement de titres auprès d’une banque. Il est assimilable à une avance de trésorerie dont l’octroi n’implique pas la vente de ces valeurs patrimoniales.
Le client profite ainsi d’un prêt qu’il peut utiliser pour financer de nouvelles acquisitions grâce à l’effet de levier que lui procure cet endettement.
Rappel : pour une entreprise, l'effet de levier consiste à utiliser l'endettement pour augmenter sa capacité d'investissement.
En pratique : le crédit Lombard est réservé aux entreprises (ou aux investisseurs) dont la solvabilité est suffisante pour disposer de valeurs patrimoniales assez diversifiées pour être nanties. Certaines banques acceptent le nantissement d’une assurance vie ou de métaux précieux comme l’or.
En principe : ces actifs doivent être être domiciliés dans les coffres de la banque accordant le prêt. Sauf accord particulier, son montant maximal est inférieur à celui des valeurs patrimoniales gagées (des valeurs risquées ne garantiront qu’un prêt nettement inférieur à la valeur du portefeuille).
Généralement, la durée du crédit n’est pas limitée. Le client rembourse selon le plan d’amortissement établi avec le prêteur. L'argent prêté – disponible dès que le crédit est accordé – fait l’objet d’un taux d’intérêt fixé en concertation avec la banque. Il est souvent plus élevé que dans le cas d’un crédit traditionnel (avec prise d’hypothèque).
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Avantages et inconvénients du crédit Lombard
Le crédit Lombard est assis sur la valeur d’un portefeuille de valeurs. Le bénéficiaire du crédit profite de son potentiel de progression et encaisse les intérêts (dividendes, coupons, etc.). Il conserve le droit de gestion et d’administration des titres dans la limite de leur valeur de marché.
Certaines banques accordent au bénéficiaire le droit de suivre et d’arbitrer les lignes du portefeuille. Si ce dernier dégage 15 % de plus-value par année, une entreprise pourra par exemple payer les intérêts dus à sa banque au titre du prêt (par exemple 4 %) et utiliser une partie du différentiel pour amortir le crédit.
Bon à savoir : il existe toutefois un risque non négligeable de perte de capital si les marchés financiers chutent et que la valeur des titres nantis baisse. En ce cas, selon la durée d’amortissement restant, la banque peut demander des garanties supplémentaires pour sécuriser la dette.
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Évasion fiscale
Selon le fisc, le crédit Lombard est un dispositif parfois utilisé dans le cadre du rapatriement illégal de capitaux.
Exemple : ce mécanisme peut permettre de financer l’achat d’un bien immobilier grâce à un prêt immobilier nanti sur des avoirs (actions, obligations, or, etc.) domiciliés clandestinement (garantie « hors livre ») auprès d’une banque étrangère.
À noter : cette technique serait particulièrement courue depuis que la France s’est engagée dans une chasse aux exilés fiscaux.
Reste que, selon certaines banques suisses, le recours au crédit Lombard est très avantageux à partir du moment où aucune fraude fiscale n’est en jeu.
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